Le 24 août 2015, nous avons participé à une expédition scientifique dirigée par la Station de Recherche des Îles Mingan (MICS). À l’ouest du détroit de Jacques-Cartier, au milieu d’une imposante communauté de rorquals, nous avons immortalisé des scènes captivantes, tant pour les chercheurs que pour les amoureux de la nature sauvage.

Nous prenons la mer au matin. Le biologiste Christian Ramp de la Station de Recherche des Îles Mingan (MICS) dirige l’expédition sur le détroit de Jacques-Cartier, l’une des zones les plus généreuses pour l’observation de baleines au Québec : un véritable paradis pour les chasseurs d’images!

La mer est calme, une journée rare et parfaite pour cette aventure. Trois canots pneumatiques prennent la mer : deux embarcations consacrées aux travaux d’identification et une autre pour la prise d’images, sur laquelle nous embarquons.

Rares humains au large, à mi-chemin entre Mingan et l’île d’Anticosti, nous nous apprêtons à croiser des spécimens de rorqual à bosse et de rorqual commun, le plus grand animal vivant sur la planète après la baleine bleue (balaenoptera musculus).

 

Nous cherchons des traces de leur présence. Une respiration, un souffle au loin. Dans certaines conditions, le souffle du rorqual à bosse, en forme de (ballon), peut atteindre 3 mètres de hauteur, celui du rorqual commun, en forme de colonne, de 4 à 6 mètres. Les souffles peuvent être visibles à plusieurs milles nautiques de distance.

Le fleuve, c'est mon bureau durant plusieurs mois chaque année. - Christian Ramp

Les rorquals communs sont de vrais bolides de course; à peine les a-t-on aperçus qu’ils replongent durant plusieurs minutes. Victoria, montre en main, chronomètre la plongée : 7 minutes! Elle prend aussi des photos et des notes sur un tableau blanc, incompréhensibles à première vue. Elle s’affaire à la prise de données. Pas seulement pour l’identification, il faut croire, puisque Victoria et Christian semblent déjà les connaître comme si c’étaient de grands amis.

 

Je regrette parfois d’être fixé à la télécommande du drone pour observer sur un écran de 10 pouces ce qui se passe à quelques mètres de moi : le va-et-vient de mammifères marins qui mesurent dans les 20 mètres et pèsent jusqu’à 40 tonnes.

En traitant plus en détail les images du drone, je vois notre pneumatique et nos silhouettes cherchant une baleine aux alentours; je m’aperçois qu’elle nage tranquillement près de nous, à quelques mètres de la surface. Je ne sais plus trop qui observe qui! Je constate alors que nous sommes les étrangers, les visiteurs venus d’ailleurs, nous sommes sur leur territoire et ce terrain de jeu n’est pas le nôtre.

 

À propos du MICS

La Station de Recherche des Îles Mingan se consacre à l’étude des mammifères marins depuis 1979. En plus de mener d’importantes études sur le golfe du Saint-Laurent, elle déploie ses efforts de recherche dans le monde entier. Chaque année, afin de financer ses activités, la station offre des stages de recherche au public amateur.

Nous tenons à remercier Richard Sears, l’équipe de la MICS et particulièrement Alain Carpentier et Christian Ramp, de nous avoir permis de participer à cette expédition au milieu des rorquals. Votre passion, votre humilité et votre précieux savoir nous ont fascinés jusqu’à la dernière seconde!

 

Sources

Baleines en direct : baleinesendirect.org
MICS : www.rorqual.com

 

Informations sur l’expédition

Lieu : À l’ouest du détroit de Jacques-Cartier, au large de Mingan
Direction MICS
Date : 24 août 2015
Notre embarcation : Le Rafale (canot pneumatique)
Flotte : 3 canots pneumatiques
Durée : 8 heures
Biologiste et capitaine : Christian Ramp, MICS
Équipier : Victoria Pouey-Santalou, MICS
Pilote et caméraman : Martin Demassieux, Optik 360
Photographe et assistant au drone : Daniel Otis, Optik 360
Jour précédent : Repérage sur la terre, le long du littoral entre Mingan et Kegaska.
Zones de vols : 
Zones sur une carte
Photos: D’autres photos de l’expédition

Tracés des observations aériennes